PANIER

Une écologie des êtres-Terre

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Depuis quelques années, fleuves, montagnes et roches se voient reconnaître comme des personnalités juridiques, un mouvement né dans des communautés autochtones et qui s’étend désormais en Europe, à l’image de la lagune Mar Menor en Espagne.

 

Dans Une écologie des êtres-Terre, Federico Luisetti salue cette avancée, mais interroge aussi ses racines occidentales, encore marquées par l’anthropocentrisme et les cadres hérités du droit romain. Si la subjectivité inscrite dans le temps long de ces « êtres-Terre » doit nous aider à dépasser l’écologie capitaliste de marchandisation des services écosystémiques, elle doit également nous permettre d’éviter le biocentrisme de l’écologie multi-espèces, pour nous ouvrir à une troisième voie de l’écologie, sensible à la non-vie, qui cesserait de n’y voir que matières inertes et nous permettrait de prendre une bifurcation face à la fuite en avant extractiviste des terricides en cours.

 

Témoignant d’une affection particulière pour la subjectivité du non-vivant, l’auteur nous sensibilise dès lors à l’esprit des montagnes dans la cosmovision andine, à l’étrangeté à laquelle nous confrontent les parcours singuliers des roches erratiques, à la présence active d’une décharge ensevelie dans un vallon suisse, aux pierres sacrées de la réserve sioux de Standing Rock, aux tentatives d’exprimer la subjectivité d’une pierre ou d’une rivière par des auteurs et artistes de notre temps, d’Italo Calvino à Giuseppe Penone, de Regina José Galindo à Julian Charrière.